Comme le veut la tradition de tolérance de l'Islam, les monastères du Mont Athos furent épargnés après la conquête, gardèrent une certaine autonomie et préservèrent leurs traditions, même s'ils furent, à de rares moments, maltraités par les autorités ottomanes.


La carte postale que nous reproduisons a été envoyée le 10 avril 1908 et porte le cachet de Salonique, Turquie (Thessalonique, Selanik) en Français sur un timbre de la poste française du Levant.
Les monastères du Mont Athos redevinrent grecs en 1912 en même temps que la plus grande partie de l'ancienne Macédoine.

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Le monastère Vatopedi est un des monastères du Mont Athos. Il existe toujours.
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Nous reproduisons ci-dessous quelques remarques de Victor Langlois qui publiaiqn ouvrage intitulé "Le mont Athos et ses monastères" chez Firmin Didot en 1867.

Les monastères du Mont Athos après la prise de Constantinople

[La chute de l'empire byzantin n'amena pas la disparition des couvents du mont Athos ; ] aussitôt que le triomphe décisif des Turcs fut connu à la Montagne-Sainte, le protate envoya au sultan à Constantinople une députation composée de plusieurs religieux, pour demander la grâce d'être épargnés, eux et leurs propriétés. Le vainqueur écouta favorablement leur prière et leur accorda ce qu'ils demandaient. Aussi le sultan trouva parmi les moines athonites des historiens et même des panégyristes. Un certain Critobule, moine de l'Athos, célébra les exploits de ce spoliateur barbare [sic] dans les termes les plus extravagants, et son enthousiasme alla même jusqu'à comparer Mahomet II aux plus grands capitaines de l'antiquité et aux plus illustres conquérants du monde. Le manuscrit de Critobule, récemment découvert à Constantinople, est un curieux monument historique de cette époque de décadence où le génie grec semble avoir abdiqué, avec son indépendance, tous les sentiments de la dignité et du respect dus aux souvenirs de son glorieux passé [sic].

Hostilité de Soliman II

Soliman II ne montra pas la même bienveillance que Mahomet II aux moines de l'Athos. Sous son règne, plusieurs monastères furent dévastés et les édifices religieux profanés (1534). Le sultan Sélim II, qui visita l'Athos, accorda aux religieux des faveurs assez grandes : il rebâtit à ses frais le monastère de Xéropotamos, lui assigna des revenus, et fit oublier aux religieux les actes odieux accomplis par les Turcs sous le règne précédent, en les exemptant d'une partie des impôts.
La domination ottomane, tout en restreignant la liberté des moines de l'Athos, n'empêcha point cependant la construction de nouveaux couvents ; car, en 1535, le patriarche Jérémie éleva à ses frais au mont Athos le monastère de Stavronikita.
[Après la chute de l'empire byzantin, les moines athonites se placèrent sous la protection des princes serbes, bulgares et valaques] "qui leur montrèrent leur bienveillance en leur faisant de nouvelles donations, et en leur accordant des subventions pour les aider à acquitter le tribut qu'ils devaient payer aux Turcs".

Après l'indépendance de la Grèce

Les moines athonites, grâce à leur isolement dans la presqu'île qu'ils occupaient depuis plusieurs siècles, n'eurent guère à souffrir du despotisme des Turcs. A part quelques débarquements de pirates, dont les déprédations n'atteignaient même pas les monastères solidement défendus par de hautes murailles, l'histoire de la Montagne-Sainte n'a à enregistrer aucun événement capital. Toutefois, pendant la guerre de l'indépendance grecque, à laquelle les moines prirent une part active, bien qu'indirecte, les Turcs voulurent sévir contre les couvents de l'Athos, pour les punir de l'appui qu'ils avaient prêté aux Hellènes; mais [la pression des puissance occidentales les en empêcha].
[...]
[Kariès est un village composé de maisons occupées par les vingt représentants des vingt monsatères de la presqu'île]. Le gouverneur ottoman de la montagne est assisté de quelques fonctionnaires, kiatib, et d'une garde albanaise, composée de vingt soldats, phylakes, tous chrétiens, chargés de la police de la presqu'île. Lors du voyage de Jean Comnène, en 1701, l'aga de Kariès était envoyé par le bostandjibachi du sultan et relevait de l'autorité du pacha de Salonique. Aujourd'hui le caïmakam du mont Athos n'a d'autres attributions que la direction de la police, la perception des impôts et des droits de douane ; il n'intervient en aucune manière dans le gouvernement de la montagne et dans l'administration des monastères. Un fait curieux à signaler, c'est que les Turcs qui résident à Kariès observent scrupuleusement le règlement canonique qui interdit aux femmes l'entrée de la presqu'île sainte.

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