Petr Aleksandrovitch Tchihatcheff  (1808?-1890), géologue et naturaliste russe explora longuement l'Altaï et l'Asie Mineure et y consacra un important ouvrages très documenté. Il écrivit également plusieurs ouvrages sur la Turquie.


Tchihatcheff (Pierre de ou Petr Aleksandrovitch) ou Tchikhatchev ou Chikhachev, né en 1812 (ou 1808 selon d'autres sources), à Gatchima, près de Saint-Pétersbourg, d'une famille noble de la Bohême, qui émigra au XIVe siècle en Pologne, et destiné à la carrière diplomatique, éprouva, de bonne heure, la passion des voyages d'exploration et de découvertes.
Entré fort jeune au ministère des affaires étrangères, il fut attaché à l'ambassade de Russie à Constantinople, où il demeura trois ans (1841-1844), et songea dès lors à faire de l'Orient le théâtre de ses futures explorations scientifiques.

En 1844 il quitta la diplomatie pour se livrer à l'étude des sciences naturelles, et, après deux années passées à l'Académie des mines de Freiberg, il retourna à Saint-Pétersbourg, où il fut chargé d'une mission scientifique dans l'Altaï. Il en a publié la relation très documentée sous ce titre : Voyage scientifique dans l'Altaï et dans les contrées adjacentes (Paris, Gide, 1846, in-4, VIII, XVI, 466 pages avec atlas, index : une description surtout géologique précise, mais aussi botanique, zoologique et des remarques sur les populations vivant dans cette région, disponible sur Google books).

Exploration de l'Asie Mineure
Au retour, M. de Tchihatchef s'occupa de réaliser le projet d'explorer en grand l'Asie Mineure, et, pour être plus libre il renonça à toute position officielle, se démit de sa charge de gentilhomme ordinaire de la chambre de l'empereur, et vendit toutes les propriétés dont il avait hérité du chef maternel ; une partie de sa fortune fut employée aux préparatifs de cette expédition. Il partit ensuite sans nulle protection officielle, sans interprète, sans guide même, accompagné seulement d'un Tatar et d'un domestique français qui succomba bientôt aux fatigues du voyage. Il parcourut toute cette contrée, qui n'était connue que sous le rapport archéologique (des informations existaient mais étaient partielles et dispersées), et, après six années de labeurs et de dangers, il put entreprendre d'en publier le tableau physique le plus complet.

Son bel ouvrage, intitulé l'Asie Mineure, description physique, statistique et archéologique de cette contrée, auquel il a associé de grands spécialistes, n'est pas une compilation. Ce travail original très exhaustif se divise en quatre parties :

Géographie physique comparée, Gide et J. Baudry, 1853, XXIV, 614 p (disponible sur Google books)

Climatologie et zoologie, Gide et J. Baudry, 1856, XX, 842 pages (disponible sur Google books)

Botanique, 2 volumes gr. in-8, Gide, 1860, LVI, 484 pages et XVI, 676 pages (disponible sur archive.org)

Paléontologie et géologie, 4 volumes gr. in-8, L. Guérin, 1866-1869, 591 (disponible sur Google books), 783, 490, 552 pages
[Nous n'avons pas pu consulter les 3 volumes de la géologie, la description de la 4e partie est donc incertaine.]

 

 

 

 


Lorsque les deux premières parurent (Paris, 1853-1856, 2 vol. gr. in-8, avec Atlas et planches) elles suffirent pour faire apprécier l'immensité des matériaux recueillis par l'auteur, ainsi que l'habileté avec laquelle ils étaient mis en œuvre. Montagnes, fleuves, lacs, rivages etc, ses descriptions ne négligent rien.

Il convient encore de citer à part le Bosphore et Constantinople, avec perspectives des pays limitrophes (T. Morgand, 1864, gr. in-8, XII-591 p, avec cartes et figures - cet ouvrage a été traduit en Turc par Ali Berkay et publié par la Türkiye Ekonomik ve Toplumsal Tarih Vakfı , 2000).

Publications
De nombreux autres travaux ont été publiés également à Paris, par M. de Tchihatchef, sous forme de mémoires, dans les Comptes rendus et Bulletins des diverses sociétés savantes dont il est membre, notamment ceux de l'Académie des sciences, l'Annuaire météorologique, le Journal asiatique, etc.

Articles :

- Lettres de M. Mohl sur les antiquités de l'Asie Mineure

- Considérations historiques sur les phénomènes de congélation dans le Pont-Euxin et dans la mer d'Azof

- Sur la chèvre d'Angora et sa naturalisation en Europe

- Végétation des hautes montagnes de l'Asie Mineure (1853-1859)


Ecrits variés sur ses autres voyages, la diplomatie... : 

- La paix de Paris est-elle une paix solide ?  par un ancien diplomate, impr. de J. Vanbuggenhoudt, 1856, in-8, 84 pages (non signé)

- La Paix de Zurich et le nouveau congrès européen, E. Dentu, 1859, in-8, 158 pages, sur le problème italien, disponible sur Gallica

- Lettres sur la Turquie, A. Schnée, 1859, 84 pages

- Italie et Turquie, E. Dentu, 1859, 62 pages

- Nouvelle phase de la question d'Orient, E. Dentu, 1860, in-8, 32 pages

- La Turquie-Mirès, 1861, in-8, 31 pages, à propos de la campagne entreprise par le banquier Jules Mirès en faveur de l'emprunt émis par le gouvernement turc

- Le Royaume d'Italie, étudié sur les lieux mêmes, C. Albessard et Bérard, 1862, in-8, 165 pages

- Une Page sur l'Orient [l'Asie mineure], T. Morgand, 1868, in-18, XII-346 pages, 2e édit., 1877, disponible sur Gallica : ouvrage consacré à l'Asie Mineure qui reprend en beaucoup plus succinct les information de l'Asie Mineure auxquelles l'auteur ajoute des réflexions politiques peu originales.

- Le traité de Berlin, la Revue britanique, 1879, 32 pages

- Espagne, Algérie et Tunisie, J.-B. Baillière, 1880, gr. in-8, XX-596 pages, avec cartes

Traductions :

- Justus de Liebig, Lord Bacon, L. Guérin, 1866, LIX, 277 pages, traduction et introduction

- La Végétation du globe d'après sa disposition suivant les climats, esquisse d'une géographie comparée des plantes, par A. Grisebach. Ouvrage traduit de l'allemand... par P. de Tchihatchef, 1875-1876, 2 volumes in-4, XVI-766, VI, 906 pages.

Tchihatchef a vécu à Paris pendant les intervalles de ses voyages (qu'il effectua en Algérie, en Espagne, en Tunisie). Parmi les sociétés savantes dont il est devenu membre, on peut citer celle de géographie de Londres, où il remplaça Léopold de Buch, la Société minéralogique et des naturalistes de Moscou, l'Institut de Philadelphie, l'Académie des sciences de Berlin. Il a été élu membre correspondant de l'Académie des sciences, le 19 août 1861. Commandeur des ordres de Sainte-Anne, de Saint-Stanislas et de Saint-Wladimir de Russie, grand officier de l'Aigle-Rouge de Prusse, etc. il a été promu commandeur de la Légion d'honneur. 

Il est mort à Florence en 1890.

Sources : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1880 - Catalogue de la BnF - Archive.org - Google books

© JMB, 05-2010

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