SULEYMAN-pacha [Süleyman Hüsnü paşa], général turc, né à Constantinople en 1840 [1838], entra à l'Ecole militaire préparatoire, d'où il passa à celle de l'état-major. Sous-lieutenant en 1861, il parcourut rapidement les grades inférieurs, passa dans l'état-major et fit, en 1867 la campagne de Crète. De retour à Constantinople, il fut promu colonel, devint professeur à l'école dont il avait été élève,fut nommé, en 1874, pacha et général de brigade (mir-i-liwa), puis directeur de l'Ecole de l'état-major à laquelle réunit celle de l'artllerie et du génie.

Appartenant au parti de la jeune Turquie, il prit part au complot qui renversa du trône le sultan Abdul-Aziz, et fut promu général de division par le nouveau sultan, Mourad V, le 30 mai 1876. Pendant la guerre turco-serbe, le général Suleyman-pacha commanda une division mobile (Fyrka), défit à plusieurs reprises les Serbes, et les repoussa jusqu'à l'intérieur de leur pays. Il fut alors élevé au grade de maréchal (muchir).
Nommé, le 3 janvier 1877, commandant en chef des troupes, dans l'Herzégovine, il conduisit avec succès les opérations après l'expiration de l'armistice entre la Turquie et le Montenegro ; envahissant subitement le Montenegro, il poussa dans la direction de Cetathals  et opéra, en juin, sa jonction avec Ali-Sabib, qui s'avançait du sud. Mais les Turcs ne purent profiter des résultats de cette brillante campagne, et les positions conquises durent être abandonnées le mois suivant, lorsque l'avant-garde de l'armée russe, passant les Balkans, vint menacer Andrinople. Suleyman-pacha fut appelé en Roumélie il s'embarqua d'Aile pour Antirasi, avec 42 bataillons, et arriva à temps pour forcer l'ennemi à la retraite. Le 1er août, il remporta la victoire d'Eski-Zagra, battit les Russes, le 16, à Kazanlick et s'empara de cette ville le 21, il prit le village de Chipka, attaqua la passe, fortement occupée par l'ennemi, s'empara, le 25, du débouché et des hauteurs qui dominent la passe Chipka (Şıpka), en infligeant des pertes sérieuses aux Russes, mais perdit lui-même près de 20000 hommes Continuant avec ténacité sa campagne, il s'empara, le 16 septembre, du fort Saint-Nicolas, dans les défilés de Chipka. Il se vit forcé de l'abandonner le lendemain.

Nommé commandant en chef de l'armée turque, le 3 octobre, il remporta encore des succès sur le Lom (25 novembre-5 décembre), les derniers de cette campagne; puis il se vit forcé de transporter son quartier général à Tatar Basard schik, fut coupé d'Andrinople, et ne put sauver les débris de son armée qu'en abandonnant son artillerie. Il fit embarquer une partie de ses troupes pour Constantinople, dans la baie de Megsi, et prit lui-même position dans la place fortitiée de Boulaia.

Relevé de son commandement à la fin de février 1878 et interné à Gallipoli, il fut accusé de haute trahison et amené à Constantinople. Après une instruction de près de quatre mois, son procès commença en juillet et se termina en décembre 1878. Le jeune général présenta lui-même sa défense, avec un rare sang-froid, se montra par ses connaissances militaires supérieur à ses accusateurs et à ses juges, et réfuta point par point les quatre-vingt-treize chefs d'accusation portés contre lui. Il fut privé de son grade de maréchal, condamné à quinze ans de détention dans une forteresse et transporté à Bagdad. Le bruit de sa mort, démenti bientôt, se répandit en novembre 1879.
Il meurt à Bagdad en 1892.

Source : Vapereau,  Dictionnaire universel des contemporains  

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