Catégorie : Relations franco-turques
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Au début du XXe siècle, de nombreuses cartes postales sont envoyées de Turquie en France non par des visiteurs ou des touristes, mais par des Turcs ou des personnes vivant en Turquie. Il s'agit le plus souvent d'échanges avec des correspondants français.


Dans les cartes postales que nous avons pu voir, les noms des expéditeurs sont à consonnance turque ou autre.
Robert Ant. Bellis n'est pas turc, il est professeur au Robert College à Istanbul, René M. Errera envoie de nombreuses cartes à son correspondant alsacien.
A. Djevad, Hussein Bey, Ekrem, Mahmoud Kevkeb, Hamit Enver, Démètre C. Davellas sont des turcs, de confession musulmane ou chrétienne.

Le plus souvent, il s'agit d'échanges durables. On trouve des séries complètes de cartes envoyées par la même personne (comme A. Djévad) qui sont parfois numérotées.

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Mahmoud Kevkeb écrit en 1912 à son correspondant qui habite à Castres : "C'est avec plaisir que je réunirais quelques timbres pour vous envoyer. Bien à vous. Mahmoud Kevkeb ile Prinkipio [une des iles des Princes]"

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A. Djévad, un jeune étudiant turc, écrit le 26 m&i 1911 pour accepter un échange.

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Un fonctionnaire turc nommé Ekrem, "greffier à la deuxième section civile du tribunal de première instance de Constantinople" demande le 26 octobre 1902 un échange de cartes à une demoiselle française habitant à Amiens.
 
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Albert A. Bellis en 1903 : "Je reçois toute sorte de cartes. Prière de mentionner celles que vous prefferez [sic]." Le texte est écrit au recto, dans le peu d'espace qui reste sous la photographie, le verso étant réservé exclusivement à l'adresse.

Hamit Enver [orthographe du nom incertaine] note discrètement en haut de la carte du 1er avril 1912 : "Envoyez listes des cartes reçues".

 

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René M. Errera s'excuse pour une erreur d'affranchissement  : "Mon cher monsieur, je reçois à l'instant vos belles cartes. Vous m'excuserez si je vous ai fait payer involontairement… Jusqu'à présent j'ai cru qu'avec 3 / 4 mots l'on pouvait affranchir … S'il en est autrement je prends dorénavant mes mesures pour ne pas vous faire perdre inutilement de l'argent. C'est dommage. Votre ami dévoué. René M. Errera"

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Démètre C. Davellas exprime des demandes et répond à celles de son correspondant : "Cher Monsieur et ami, j"accepterais avec plaisir le portrait en carte postale de M. Loubet et les chefs des états. Quand [sic] à moi je ne pourrai pas vous satisfaire par celle de S. M. I le Sultan comme c'est défendu. A l'avenir nous aurons un échange des deux cartes à la fois. Je vous serais très redevable si vous aurez [sic] l'extrême obligeance de correspondre par lettres … l'échange de cartes. Dans l'espoir que j'aurai par retour du courrier de bonnes nouvelles, veuillez agréer cher ami mes salutations les plus cordiales. Tout à vous. Drama le 20/VII/[1]904".

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"M[ademois]elle. Je viens par la présente vous demander si vous acceptez d'entamer  l'échange de cartes avec moi. Ici joint mon adresse Jean Secoulovitz [orthographe dunom incertaine] Chemin de fer Ottoman d'Anatolie Constantinople", lit-on sur cette carte écrite le 8 novembre 1902  qui porte au verso le cachet de Antoine N. Angelides, avec les mentions "Cartes vues de Constantinople" et  "Achat vente et échanges de timbres poste".

Parfois le correspondant, dans un souci pédagogique, donne des précisions sur la carte envoyée. Cette pratique se développe lorsque la correspondance est autorisée au verso des cartes qui était, jusqu'en 1904, réservé à la seule adresse.