Mustafa Nail Bey est un homme politique qui fut ministre de l’éducation et de l’économie lors de la seconde période constitutionnelle, après 1909. Son portrait photographique est signé Phébus, un célèbre studio stanbouliote.

Né à Istanbul en 1861 (1859 selon certaines sources), Mustafa Nail Bey suit une formation typique du fonctionnaire otttoman : il est diplômé du Mekteb-i Mülkiye, une école supérieure destinée à la formation des hauts fonctionnaires. En 1881, il enseigne le turc et, en 1891, la géographie dans des établissements prestigieux. Il est  également fonctionnaire aux ministères du Commerce, des Affaires étrangères et des Finances.

 

 

Entre 1892 et 1905, il occupe différents postes assez importants dans l’Education. En 1908, il est élu député de Canik-Samsun**. De mai 1909 à janvier 1910*, il est ministre de l’instruction publique (Maârif-i Umûmiye Nezâreti) (Moniteur des consulats, 13 mai 1909). Il tente des réformes comme la création d’un programme commun à toutes les écoles ottomanes, qui provoqua l’opposition des minorités.

En janvier 1911, il est élu député**. Il est à nouveau ministre de l'Éducation en 1911, puis ministre des Finances (Maliye Nezâreti) d’octobre 1911 à août 1912*. C’est ce ministère qui est le plus souvent cité dans la presse française des années 1910, comme en témoigne les extraits ci-dessous.

“Le Parlement est derechef au travail ; mais ce n'est pas lui qui est  vraiment intéressant à l'heure actuelle pour qui veut connaître la  situation intérieure de l'empire. Il est en train de dépouiller les cent  quarante-deux projets de lois qui l'attendaient. Mais il ne parait  nullement pressé d'en finir. Yavache sera sa devise, comme elle fut  celle de son devancier. Un exemple fâcheux, et qui a eu une conséquence  grave, en a déjà, été donné. L'excellent ministre des Finances, Naïl  bey, avait demandé l'urgence pour la loi immobilière : une loi urgente, en effet, puisqu'elle permettra enfin d'employer, de faire travailler, tant de richesses qui sommeillent ; mais il y a les sariklis, les  enturbannés, qui ne veulent pas qu'on se presse, ou plutôt qui ne  veulent pas de réformes, ni de vie nouvelle, ni d'occidentalisation ; et  l'urgence a été rejetée ; et Naïl bey a fait tout ce qu'il pouvait  faire après cet échec, c'est-à-dire qu'il a démissionné. (Correspondance d'Orient : revue économique, politique & littéraire, 15 juin 1912)

“Ancien ministre mis en jugement. La commission des requêtes de la Chambre a décidé de proposer la mise en jugement de l’ancien ministre des finances Naïl Bey pour le préjudice causé au Trésor par vente de fermes à Adana.” (Le Radical, Paris, 15 juillet 1912)

Il est un des représentants de la Turquie à la conférence financière internationale de Paris en juin 1913 (L’Univers, 5 juin 1913).

Mustafa Nail Bey aurait aussi été ministre des Postes et Télégraphes, puis ministre de l'Intérieur dans le cabinet de Ferid Pacha. Il meurt en 1922.

 

 

La photographie, un tirage albuminé 14 x 11 cm contrecollé sur carton, date donc probablement de 1911. C’est une photographie officielle du studio Phébus à Constantinople/istanbul, qui fut transmise à des agences comme Trampus à Paris dont on voit ici le cachet. La photographie est légendée au verso : “Nouveau ministère turc.- Naïl Bey, ministre des finances”. Nous avons vu un autre exemplaire de cette photographie avec les mêmes mentions.

* : date vérifiée
** : source : Türk Parlemento tarihi. I. ve II. Mesrutiyet, II. Cilt, Türkiye Büyük Millet Meclisi Vakfi Yayinlari no. : 15, page 159 (https://www5.tbmm.gov.tr/yayinlar/turk_parlamento_tarihi/Mesrutiyet_C2.pdf)

Sources

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