Il y a 101 ans les troupes françaises, anglaises et italiennes occupent Istanbul. La « Guerre d'indépendance » ou « Guerre de libération », en turc Kurtuluş Savaşı, commence peu après. Elle naît du refus de l'humiliant Traité de Sèvres et se déroule en Turquie du 19 mai 1919 au 11 octobre 1922. Elle fit de nombreuses victimes civiles et militaires, laissa un pays exsangue, mais libéré, dans les frontières qui sont les siennes actuellement (à l'exception du Hatay qui fut récupéré plus tard).

Le résumé de cette guerre que nous présentons est celui de "La Guerre de l'indépendance turque", un ouvrage publié en Français par la direction générale de la presse au Ministère de l'intérieur turc en 1937. Cet ouvrage est illustré de photographies en noir et blanc et de cartes en couleurs.


Couverture. Au premier plan, un des soldats du monument de la Victoire qui se trouve sur la place Ulus Meydani.
Ce soldat porte le casque allemand qui équipa certains soldats turcs.


Page de titre


Guerre d'indépendance
[Les citation sont signalées par des guillemets.]


Kâmal Atatürk, président de la République Turque


Atatürk et Ismet Inönü


La Turquie est la seule, parmi des nations alliées de l'Allemagne, à refuser les traités.
L'armistice de Moudros signée le 30 octobre 1918 est très défavorable à la Turquie.

"En voici le texte:
Article 1. -
Ouverture des Dardanelles, du Bosphore et libre accès à la Mer Noire.
Occupation par les Alliés des forts des Dardanelles et du Bosphore.

Article 2. -
Les positions de tous champs de mines, tubes, lancetorpilles et autres engins d'obstruction dans les eaux turques seront indiquées et la Turquie prêtera aide pour le dragage ou l'enlèvement si cela est jugé nécessaire.

Article 3. -
Communications de toutes les informations utiles au sujet des champs de mines de la Mer Noire.

Article 4. -
Tous les prisonniers de guerre alliés, tous les Arméniens internés et prisonniers devront être réunis à Constantinople et y être sans conditions remis aux Alliés.

Article 5. -
Démobilisation immédiate de l'armée turque excepté les troupes pour la surveillance des frontières et le maintien de l'ordre à l'intérieur (le nombre et les dispositions de ces effectifs seront déterminés ultérieurement par les Alliés, après délibération avec le Gouvernement turc å ce sujet) .

Article 6. - Remise de tous les bâtiments de guerre se trouvant actuellement ou dans les eaux turques ou dans les eaux occupées par la Turquie, ces bâtiments seront internés dans le ou les ports qui seront indiqués, excepté les petits bâtiments destinés au service de la police ou à un but semblable dans les eaux territoriales turques.

Article 7. -
Dans le cas où il y aurait une situation qui menacerait la sécurité des Alliés, ceux-ci auraient le droit d'occuper n'importe quel point stratégique.

Article 8. - Libre usage pour les navires alliés de tous les ports et mouillages actuellement occupés par les Turcs et interdiction à l°ennemi de se servir de ces ports. Des conditions semblables devront être appliquées en ce qui concerne les bâtiments de commerce turc dans les eaux turques pour le commerce et la démobilisation de l'armée.

Article 9. Emploi de toutes les facilités de réparation dans les ports et les arsenaux de la Turquie.

Article 10. -
Occupation militaire par les Alliés du système des Tunnels du Taurus.

Article 11. -
Retrait des troupes turques du nord-ouest de la Perse, jusqu'en arrière de la frontière d'avant la guerre (a déjà été ordonné et mis à exécution). La partie de la Transcaucasie que les troupes turques n'ont pas encore évacuée le sera si les Alliés, après avoir étudié la situation, en demandent l'exécution.

Article 12. -
Contrôle des stations de télégraphie sans fil et des câbles télégraphiques par les Alliés, excepté les dépêches du Gouvernement turc.

Article 13. -
Prohibition de détruire aucun matériel naval, militaire ou commercial.

Article 14. -
Des facilités devront être données après que les besoins de la Turquie auront été satisfaits pour les achats de charbon, matériel naval que l'on veut obtenir de source turque. Aucun de ces articles ne sera exporté.

Article 15. -
Des officiers alliés seront placés pour contrôler tous les chemins de fer, y compris les portions de chemins de fer transcaucasiens se trouvant actuellement sous le contrôle de la Turquie, qui devront être mis à la libre et entière disposition des autorités alliées, en prenant en considération de besoins de la population. L'occupation de Batoum est comprise dans cette clause. La Turquie ne s'opposera pas à l'occupation de Bakou par les Alliés.

Article 16. -
Les garnisons se trouvant au Hédjaz, à Assir, au Yémen, en Syrie et en Mésopotamie seront remises au plus proche commandant des Alliés. Les troupes se trouvant en Cilicie, à l'exception de celles qui sont nécessaires pour le maintien de l”ordre dans les conditions prévues à l'article 5, seront retirées.

Article 17. -
Remise de tous les officiers turcs en Tripolitaine et en Cyrénaïque à la garnison italienne la plus proche.
La Turquie s'engage à cesser l'envoi de tout approvisionnement pour ceux des officiers qui n'obéissent pas à cet ordre et à cesser toute communication avec eux.

Article 18. -
Remise de tous les ports occupés en Tripolitaine et en Cyrénaïque, y compris Missurata, à la garnison alliée la plus proche.

Article 19. -
Tous les Allemands et les Autrichiens de la marine ainsi que les militaires et les civils devront quitter le territoire de la Turquie dans le délai d°un mois, ceux qui se trouvent dans les régions lointaines devront le quitter le plus tôt possible, après ce délai.

Article 20. -
Il sera donné suite à tous les ordres qui pourraient être donnés pour les dispositions de l'équipement, des armes et des munitions, y compris les transports de la portion de l'armée ottomane qui sera démobilisée conformément à l'article 5.

Article 21. -
Des représentants alliés seront attachés auprès du Ministère d'approvisionnement en vue de sauvegarder les intérêts des Alliés. Toutes les informations nécessaires leur seront fournies à cet égard.

Article 22. -
Les prisonniers turcs resteront à la disposition des Alliés. Les Alliés prendront en considération la question de la mise en liberté des prisonniers civils et des prisonniers qui ont dépassé l'âge militaire.

Article 23. -
Obligation pour la Turquie de cesser toute relation avec les puissance centrales.

Article 24. -
En cas de désordre dans les six Vilayets de l'Arménie, les Alliés se réservent le droit d'occuper n'importe quelle partie de ces Vilayets.

Article 25. -
Les hostilités entre les Alliés et la Turquie devront cesser à partir de jeudi, le 31 octobre 1918, à midi, d'après l'heure locale.
Signé en double exemplaire à bord du bateau de Sa Majesté Britannique, Agamemnon, dans le port de Mondros à Lemnos.

Le 30 Octobre 1918
Hussein Rauf Arthur Galthrop
Rechad Hikmet Sadoullah"

Où commence la guerre d'indépendance

Kemal Pacha (Atatürk) qui commande les "armées Yildirim" en Syrie envoie un télégramme au Grand Vizir :

"1* On nous fait savoir que le nombre des forces qui doivent occuper les tunnels des Taurus nous sera communiqué par le Commandant Anglais. Devra-t-on laisser faire même si ces forces sont suffisantes pour mettre toute l'Anatolie sous leur domination le cas échéant ?
2* Par où passe la frontière de la Cilicie ? La raison qui me pousse à poser cette question est que d'après la carte qui se trouve entre les mains des Anglais la frontière de la Cilicie passe par le nord de Marache [Kahramanmaras] et c'est pourquoi ils ont essayé de débarquer des soldats à Alexandrette [Iskenderun]. Je vous déclare très sérieusement et sincèrement que si l'on ne prend pas des mesures propres à retirer les termes de l'Armistice qui peuvent prêter à mauvaise interprétation, il ne sera pas possible de prendre les devants des volontés anglaises."

Il souhaite résister malgré la difficile situation du pays.


Atatürk et son état-major à Akşehir


Pendant ce temps, les villes de Turquie sont occupées par les alliés.
Au début de 1919, Les Français sont en Cilicie, les Anglais s'avancent vers le Caucase au-delà d'Erzurum, les Italiens occupent Antalya et Konya.
L'armée turque est désorganisée et impuissante.


Les officiers supérieurs des armées alliées quittent Istanbul

Occupation d'Izmir.

Passage de M. Kemal Pacha en Anatolie.

Le 14 mai 1919, Izmir et sa région sont occupées par la Grèce.
Atatürk arrive en Anatolie le 19 mai 1919. On avait décidé "de l'éloigner de la capitale en lui donnant un poste en Anatolie. Il fut donc nommé à l'inspectorat général de la 3ème armée. Kemal Pacha n'en demanda pas davantage. Il allait donc pouvoir se mettre à la tâche en plein coeur de la Patrie."


Maison d'Atatürk à Cankaya lors de la Guerre de l'Indépendance


Soldats turcs dans les tranchées

Début du mouvement national

La résistance commence à Izmir avec des troupes qui refusent de déposer les armes.
Les forces turques au début de la lutte
Il reste quasiment plus de combattants, mais l'occupation grecque mobilise la population et les soldats reviennent.
Une première attaque a lieu à Bergame, dans la région d'Izmir.

Premiers actes politiques d'Atatürk

[20] Atatürk lance un appel "aux préfets et sous-préfets ainsi qu'aux commandants de corps d'armée d'Anatolie, [leur demandant] de protester contre l'occupation et l'invasion, d'organiser des meetings, d'éclairer la population à ce sujet, de télégraphier aux gouvernements d'Istanbul et aux représentants des Grandes Puissances."
Le 22 juin 1919, il envoie une circulaire depuis Amasya pour que chaque département envoie 3 délégués.
Le gouvernement d'Istanbul destitue Mustafa Kemal et demande son arrestation.

Congrès de Sivas et d'Erzerum [Erzurum]

Le 23 juillet 1919, le Congrès des Départements Orientaux se tient à Erzerum.
Mustafa Kemal rompt, après de longues tractations, avec le gouvernement ottoman d'Istanbul.

Le congrès adopte les principes suivants :
"1° La patrie turque est une et indivisible.
2° On résistera et on se défendra contre toute espèce d'occupation étrangère, même si le Gouvernement Ottoman disparaît;
3° Si le Gouvernement d'Istanbul est impuissant à conserver la Patrie et l'Indépendance, un gouvernement provisoire sera institué en Anatolie ;
4° Il ne sera accepté ni mandat ni protectorat ;
5° On travaillera immédiatement à la réunion de l'Assemblée Nationale et à la mise sous contrôle des actes du Gouvernement."

Le Congrès d'Erzurum ne réunit que les vilayets orientaux. Le Congrès de Sivas les réunit tous malgré les pressions et les menaces d'Istanbul et des gouvernements étrangers.
Le 11 novembre 1919, le congrès se disperse après avoir élu des représentants.
Pendant ce temps, la situation ne s'améliore pas dans le pays. La rupture est complète avec Istanbul.
Mais le 2 octobre, Ali Riza Pacha remplace Ferid Pacha qui était opposé aux Nationalistes.
Un accord est signé le 18 octobre 1919 qui reconnaît le Sultan et les décisions du congrès de Sivas.

Naissance des Forces Nationales

Des bandes d'irréguliers se constituent pour lutter contre l'occupant avec, parfois, à leur tête des officiers.
Les villages aussi participent à cette lutte.

Formation du Gouvernement National

Le Corps représentatif réuni à Sivas décide que la Chambre siégera à Istanbul avant d'opter pour Ankara où son président se rend le 27 novembre 1919, suivi peu après des élus.

Le Pacte National

Les Députés du Parlement Ottoman approuvent le Pacte National :

"Art. 1 - Le sort des territoires de l'Empire ottoman exclusivement peuplé par des majorités arabes et se trouvant, lors de la conclusion de l'armistice du 30 octobre 1918, sous l'occupation des armées ennemies, doit être réglé selon la volonté librement exprimée par les populations locales. [...]
Art. 2 - Quant au sort des Sandjaks de Kars, Ardahan et Batum dont les populations avaient lors de leur libération exprimé par un vote solennel la volonté de retourner à la mère Patrie, les membres signataires du présent Pacte admettent, au besoin, qu'il soit procédé sans retard à un second plébiscite librement effectué.
Art. 3 - Le statut juridique de la Thrace Occidentale dont le règlement avait été subordonné à la paix turque doit se baser sur la volonté librement exprimée de sa population.
Art. 4 - La sécurité d'Istanbul, capitale de l'Empire Ottoman et siège du Califat et du Gouvernement, ainsi que celle de la Mer de Marmara doivent être à l'abri de toute atteinte.
Ce principe une fois posé et admis, les soussignés sont prêts à souscrire à la décision qui sera prise d'un commun accord par le Gouvernement Impérial d'une part et les Puissances intéressées de l'autre en vue d'assurer l'ouverture des Détroits au commerce mondial et aux communications internationales.
Art. 5 - Les droits des Minorités seront confirmés par nous sur la même base qui sera établie au profit des Minorités dans d'autres Pays par les conventions ad hoc conclues par les Puissances de l'Entente, leurs adversaires et certains de leurs associés.
D'autre part, nous avons la ferme conviction que les minorités musulmanes des pays avoisinants jouiront des mêmes garanties en ce qui concerne leurs droits.
Art. 6 - En vue d'assurer notre développement national et économique dans le but de doter le Pays d'une administration régulière plus moderne, les signataires du présent Pacte considèrent la jouissance d'une indépendance entière et d'une complète liberté d'action comme la condition sine qua non de l'existence nationale.
En conséquence, nous nous opposons à toute restriction juridique ou financière de nature à entraver notre développement national.
Les conditions de règlement des obligations qui nous seront imposées ne doivent pas être en contradiction avec ces principes."

A Istanbul, le 16 mars 1920, la Chambre est dispersée, la ville occupée, certains députés exilés à Malte. De nouvelles élections ont lieu le 19 mars. La Grande Assemblée Nationale se réunit à Ankara le 23 avril 1920 ; le 2 mai, un gouvernement de 11 ministres est formé. Mustafa Kemal est élu président de l'assemblée.

Le Traité de Sèvres

Le gouvernement nationaliste s'allie avec les Bolcheviks contre leurs ennemis communs. Un traité fixe les frontières entre les deux pays.
De leur côté, les alliés proposent, le 11 mai 1920, le traité de paix dit de Sèvres que le gouvernement d'Istanbul est obligé de signer.
La Thrace orientale, Izmir et ses environs sont donnés à la Grèce, six départements à l'Arménie, la Cilicie est incluse dans la Syrie.
Une commission spéciale contrôle les Détroits. Une bonne partie du pays est divisée en zones d'influence française et italienne.
Venizelos convainc les Anglais que la Grèce peut assumer l'annexion et l'occupation des territoires qui lui ont été attribués.

Le 22 juillet, les Grecs poursuivent leur avance et occupent Bursa.

Révoltes intérieures

Des révoltes éclatent contre les nationalistes :
- révoltes minoritaires : révolte d'Adabazar et Aznavour en 1919, Duzdjé, Hendek en 1920
- révoltes religieuses : Bayburt, Konya, Bozkir, Zile, Erbaa

Une fetwa avait mis le gouvernement nationaliste hors la loi. A partir de juin 1920, le gouvernement d'Istanbul envoie des forces contre lui. C'est la guerre civile.

Formation de l'armée nationale et révolte des corps nationaux

Les corps nationaux constitués d'irréguliers furent difficiles à organiser. Tcherkes Edem, qui avait créé et dirigeait une troupe d'irréguliers ayant connu de nombreux succès contre les occupants, refuse de suivre les ordres, se rapproche des Grecs et s'oppose au gouvernement d'Ankara.

Première Bataille d'Inönü

Les Grecs essaient de profiter de la révolte d'Edhem pour passer à l'offensive.

Comment se déroula la bataille


Croquis du mouvement de la première bataille d'Inönü


Les forces grecques se dirigent vers Afyon alors que les nationalistes s'opposent à Edem à Gediz.

Du 6 au 9 janvier 1921, les troupes turques harcèlent les Grecs qui arrivent à Inönü le 9 janvier.

Etat des forces en présence :
Turcs : 417 officiers, 8500 soldats, 6000 fusils, 18 fusils mitrailleurs, 48 mitrailleuses, 28 canons
Grecs : 472 officiers, 15816 soldats, 12000 fusils, 270 fusils mitrailleurs, 80 mitrailleuses, 72 canons
La bataille débute le 15 janvier 1921. Essuyant de nombreuses pertes, les troupes grecques reculent vers Bursa.
Les troupes d'Edhem finissent par se rallier aux nationalistes turcs.
C'est un grand succès pour le gouvernement d'Ankara.

La Conférence de Londres et ses suites

Le 21 Janvier 1921, Istanbul transmet au gouvernement d'Ankara une proposition anglaise qui offre une négociation avec le Sultan et le gouvernement d'Ankara. Celui-ci refuse d'abord, mais finalement envoie une délégation qui négocie du 27 février au 12 mars 1921.
Cela n'aboutit à rien, mais pendant ce temps, les troupes grecques passent à l'offensive.

Deuxième Bataille d'Inönü

"La première bataille d'Inönü a démontré que l'armée nationale turque n'est pas aussi faible qu'on le croit. Il est donc évident que l'armée hellénique doit commencer l'action sans tarder."
Lors d'une conférence à Londres, le 2 février 1921, avec Lloyd George, Briand, Kallogueropoulos, le général Gouraud, le colonel Georges et le général grec Sariyanis, les Grecs annoncent qu'ils veulent attaquer.
Le général Papoulas, Commandant en chef des armées grecques se rend à Bursa pour diriger les opérations.


Croquis de l'attaque et de la retraite des forces hellènes durant la 2e bataille d'Inönü


La Bataille

Les Turcs sont sur deux fronts : Eskisehir-Kütahya et Afyon.
Etat des forces en présence :

            Fusils    Mitrailleurs  Fusils mitrailleurs       Avions    Sabres
Grecs    41150     750             3134                  220       2000
Turcs    30108     235                55                  102        4000

La bataille commence le 23 mars 1924. Les Grecs pensent tenir la victoire, mais, le 1er avril, ils doivent finalement se replier sur Bursa et, après avoir avancé sur Konya, reviennent sur leurs pas.

L'armée turque éprouve, à cause du blocus des ports, de grandes difficultés à s'approvisionner. Beaucoup d'armes sont fabriquées artisanalement ou importées de Russie. On prend des armes à l'ennemi.
"L'accord avec la France est la question la plus importante que le Gouvernement eut à traiter au cours de l'époque comprise entre la bataille d'Inönü et celle de la Sakarya."
La France reconnaît le Gouvernement National. Le 28 mai 1920, à Pozanti, des troupes françaises sont faites prisonnières. Les Français ont de grandes difficultés face à la résistance turque en Cilicie. Ils n'ont pas d'intérêt à une trop grande emprise des Grecs, et donc des Anglais, en Anatolie.
Franklin Bouillon, ancien ministre, est envoyé pour négocier. Un texte provisoire d'accord est signé le 20 juin 1924. Le 20 octobre, l'accord français est validé.

Le 10 juillet 1921, commence la bataille de la Sakarya. Les Grecs repoussent les Turcs de Kütahya. Mais ceux-ci se replient en ordre. Mustafa Kemal obtient les pleins pouvoirs pour un mois.

Indécision du Camp Grec

Les Grecs occupent Eskisehir et, malgré des réticences, s'avancent vers Ankara.

Bataille de la Sakarya


Atatürk prononçant un discours


Atatürk à Kocatepe

La Bataille

Les Turcs ont fortifié la Sakarya. La bataille est longtemps indécise, les Grecs réussissant des percées sans pouvoir encercler les troupes turques.
Par contre, les lignes s'étendent trop loin de leurs bases et les Grecs sont obligés de reculer devant la résistance acharnée des Turcs et les contre-attaques. Leur retraite commence.

La bataille de Sakarya avait duré 21 jours, du 23 août au 13 septembre.

L'activité politique après la bataille de la Sakarya

Après cette victoire, les pays étrangers considèrent plus favorablement les Nationalistes.
Les Français signent un accord, les Russes signent le traité de Kars, les Anglais poussent les Grecs à la négociation.

La Grande Offensive et la Victoire Turque

L'armée turque s'est préparée autant que possible, mais ne dispose pas de moyens de transport suffisants. Les Grecs occupent la partie la plus riche du pays.
Voici l'état des forces :

 
Hommes
Fusils
Mitrailleuses
Fusils mitrailleurs
Canons
Avions
Sabres
Grecs
195 000
105 000
1000
3100
352
12
1200
Turcs
186 000
95 000
839
9000
329
5
2500


Mais les troupes nationalistes avaient "l'avantage incontestable d'un excellent moral."

Comment s'effectua l'offensive Turque ?

Manoeuvre d'encerclement

Mustafa Kemal tente une manoeuvre d'encerclement des Grecs en déplaçant rapidement et discrètement ses troupes sans que l'ennemi s'en rende compte.
Le 25 août 1922, les troupes turques sont positionnées. Le chef d'Etat-major est à la tête de ses troupes.



Atatürk passant en revue les troupes

Les positions grecques

Les Grecs sont bien installées au sud-est d'Afyon.


Croquis montrant le rassemblement de la plus grande partie
de nos forces au sud d'Akarçay et la situation générale le soir du 25 août 1922


L'artillerie turque bombarde les positions grecques. Après d'intenses attaques, les Turcs progressent.

Mouvement du 27 août

Les Turcs lancent une nouvelle offensive au sud d'Afyon et réussissent une percée.


L'attaque du 26 août 1922 et l'avancement de nos divisions

Enveloppement des autres fronts

Les pertes turques sont importantes. Mais les troupes grecques du sud reculent et sont en déroute alors que celles du nord attendent. Elles sont démoralisées.


Atatürk sur le champ des opérations de Kocatepe


La situation du 29 août [1922]


4. Bataille du Commandant Général

Mustafa Kemal lance le plan d'enveloppement.
"Quelques divisions des 1er et 2ème Corps d'armée sous les ordres du général Trikopis, qui n'avaient encore livré aucune bataille importante, se concentraient au Nord de Dumlu."

Atatürk donnant des ordres


La bataille du généralissime


Le général grec Trikopis, qui a subi de nombreuses attaques et est encerclé, est obligé de se rendre.

L'armistice de Mudanya

[Page 90]
L'infanterie turque arrive à Izmir. Les Alliés entament des négociations prévues le 9 septembre.
Mais ils demandent que les détroits restent neutres. Le 16 septembre, Lloyd George semble vouloir s'opposer aux nationalistes par les armes.


Atatürk harangue la foule


Les Français ne suivent pas et se retirent de la côte d'Anatolie le 18 septembre.
Finalement les Anglais cèdent et les négociations recommencent à Istanbul. L'armistice est signée le 11 octobre 1922 : la Thrace jusqu'à la Maritza serait remise à la Turquie. Mais jusqu'au Traité de Paix les armées turques resteraient en Anatolie et aucun autre force que la gendarmerie ne passerait en Thrace. Les forces des Alliés situées à Istanbul et dans ses environs garderaient leur position."

Le Traité de Lausanne

Ismet Inönü mène une difficile négociation à Lausanne. Il obtient d'être traité en égal par les Alliés.
Le Président de la Délégation
Les Anglais, représentés par Lord Curzon, essaient de retarder la conférence qui doit commencer le 13 novembre.
Ismet Pacha se rend en France et obtient l'appui de Poincaré. La conférence se réunit le 21 novembre 1922 à Lausanne.


Première démonstration d'Ismet Pacha

Ismet Inönü réussit à prononcer un discours en réponse à celui de Lord Curzon.
"... Le Peuple Turc privé des bienfaits de la Paix, voyant l'insuffisance des tentatives de paix réitérées qu'il fit pour obtenir droit et justice, réussit à défendre son existence et à conquérir son indépendance par ses propres moyens, et pour cela se plia à des privations sans nombre et à de grandes souffrances…
Je ne puis m'empêcher d'évoquer les souffrances endurées au cours de cette défense à laquelle prirent part femmes et enfants de toutes les conditions…"

Atatürk avec l'ambassadeur et les hôtes soviétiques après des manoeuvres de cavalerie :
Ismet Inönü, commandant du front de l'ouest et Asim Gündüz, chef de l'état-major.


L'armée turque sur le front d'Istanbul après la grande victoire finale.


Le général Selahattin Adil s'entretenant avec les officiers alliés lors de l'évacuation d'Istanbul par ces derniers.


Manifestation enthousiaste de la population le jour de l'entrée de l'armée turque à Istanbul.


Entrée de l'armée turque à Istanbul

La Question des Capitulations

Il y a trois commissions:

  • Questions territoriales et militaires : divergences sur Mossoul, les frontières de la Thrace Occidentale
  • Capitulations
  • Questions financières et économiques : pas de problème

Les Capitulations, créées en 1535, sont des traités qui donnaient des droits particuliers aux nations étrangères. C'était des restrictions à la souveraineté de la Turquie :
1/ Immunité pour les étrangers. En cas de conflit avec un Turc, présence d'un drogman obligatoire
2/ Un étranger ne peut être arrêté sans la présence d'un drogman. Un fois arrêté, il était incarcéré dans une prison étrangère et non ottomane
3/ Les autorités judiciaires et policières turques n'avaient pas le droit de pénétrer dans les demeures , hôtels et magasins des étrangers, même si ceux-ci avaient commis des crimes. C'était aux drogmans et aux consuls de procéder à leur arrestation
4/ L'état ne pouvait fixer les taxes douanières comme il l'entendait. Elles étaient limitées à 8 %. L'industrie nationale ne pouvait donc être protégée;
5/ L'Etat ne pouvait prendre le monopole de ce qu'il voulait.
6/ Les étrangers étaient exonérés de la plupart des impôts.
7/ Il vint un moment où certaines lois ne purent être promulguées, pour n'avoir pas été approuvées par les Ambassades.
8/ Les étrangers avaient dans l'Empire des bureaux de Poste et des écoles, sur lesquels l'Etat n'avait pas le droit de contrôle. Ces institutions devenaient parfois des centres de propagande anti-ottomane et le gouvernement n'y pouvait rien.

L'Etat était encore privé du droit de justice sur ses sujets employés, même comme domestiques, dans les Consulats et les ambassades.
Les capitulations, d'abord accordées aux Français, furent étendues par la suite à tous les étrangers et de restreintes qu'elles étaient, allèrent en s'amplifiant au fur et à mesure que l'Empire s'affaiblissait.

Une des causes de leur existence était que le droit de l'Empire ottoman était d'inspiration religieuse et ne pouvait s'appliquer aux étrangers. Mais il s'était "laïcisé" depuis des dizaines d'années. Et les capitulations n'avaient plus de raison d'être.
La discussion commence le 2 décembre 1922. Les alliés veulent maintenir les capitulations, mais Ismet Inönü résiste aux pressions. Les positions sont figées.

Questions frontalières et territoriales

Le Traité de Mudanya a rendu à la Turquie la Thrace et Edirne. L'accord d'Ankara avec la France avait défini les frontières syriennes.
Il reste la frontière de l'Ouest et des points de détail en Thrace.
Pour Mossoul, Les Turcs proposent un référendum que les Anglais refusent.
Les Alliés demandent aussi quelques zones à Gelibolu pour les cimetières militaires, ce qui est refusé par Inönü qui garantit leur intégrité.
[page 115]

Rupture des pourparlers et leur reprise

Les Alliés font pression en remettant le 31 janvier 1923, un projet de convention en 164 articles et 7 annexes.
Ismet Inönü demande un délai d'une semaine pour l'étudier.
Les Alliés demandent que les questions de Mossoul et de la Dette soient négociées à part.
Ismet Pacha rentre le 8 mars à Ankara et remet sa réponse : le problème des frontières est réglé à part l'île de Meis et celle du Thalweg de la Méritch. Les Turcs demandent toujours l'abolition des capitulations.
La conférence reprend à Lausanne le 23 avril.
Les capitulations sont abolies avec une période de transition (avec arbitrage en cas de litige) de cinq ans.
Le traité est signé le 24 juillet 1923.


Les forces alliées quittent Istanbul


Les alliés évacuent Istanbul


L'embarquement des officiers alliés lors de leur départ d'Istanbul


Comparaison entre les traités de Sèvres et de Lausanne :

[Page 119]

1°. - Frontière de la Thrace :
à Sèvres: la ligne de Çatalca

à Lausanne: la ligne de la Meriç est acceptée, réincorporant à la Turquie Edirne, et la Gare de Karaagaç à l’0uest de cette rivière.

2°. - La région d'lzmir:
à Sèvres: le territoire limité par l’île de Kuş
Ödemiş: Salihli Akhisar - Kemer Iskelesi appartenait nominalement à la Turquie qui en cédait la souveraineté à la Grèce. La souveraineté ottomane n’y avait pour signe que le droit de hisser le pavillon Impérial sur les fortifications extérieures. Les Alliés et la Société des Nations pouvaient, d’ailleurs, donner ce territoire à la Grèce.

à Lausanne: Cette région est retournée sans condition à la Turquie et le fait n’est même pas discuté.

3°. - La frontière Syrienne:
à Sèvres: elle est formée par une ligne partant de Kars - Taş et passant par le Nord de la ligne de chemins de fer Adana - Müslimiye - Mardin et comprenant Ormaniye - Bahçe - Gaziantep - Birecik - Urfa et Mardin.

à Lausanne: La frontière part de Payas, sur le golfe d'Alexandrette, laisse Islahiye et Kilis en Turquie pour longer ensuite la ligne de chemin de fer.

4°. - Frontière de l'lrak:
Cette question n'a été réglée que plus tard.

5°. - Frontière du Caucase:
à Sèvres: Le Président Nelson avait été chargé de limiter la frontière turco-arménienne.
Le Président Américain détermina donc une ligne partant de Giresun (sur la Mer Noire), et passant par l’Ouest d’Erzincan, le Sud de Bitlis pour aboutir au Sud du lac de Van.
Cette frontière donnait aux Arméniens les départements d’Erzincan, Erzurum. Trabzon, Ordu, Bitlis, Mus, Van et Kars.

A Lausanne: la frontière admise par le traité Russo-Turc qui laissait tous ces territoires à la Turquie fut acceptée telle quelle.

6°. — Région des Détroits:
à Sèvres: Toute la Turquie d’Europe et la partie de la Turquie d’Asie comprenant les territoires à l’Ouest de la ligne partant de la région d’lzmir pour passer par le Sud du lac de Manyas, le Nord de Bursa et d'Iznik, l'Ouest du lac de Sapanca et aboutissant à l’estuaire d'Adapazar, devaient faire partie de cette région. Seuls les Alliés pouvaient y entretenir des forces militaires, la gendarmerie turque devant être aussi à [page 120] leurs ordres. Les routes et voies ferrées de cette région pouvant être utilisées dans des buts militaires pourront être détruites et il n'en sera pas construit de nouvelles.

A Lausanne. Zones démilitarisées: le Sud-Est du cap Kumbağı Bakla sur la presqu'île de Gelibolu, dans la région des Dardanelles une bande de territoire de 20 km. de profondeur à partir de la côte, dans les détroits.
Une bande de territoire de 15 km. de profondeur à partir de la côte et les îles d’Imros et de Tenedos.
Aucune force d’occupation des Alliés ne devra y rester.

7°. - La question de Kürdistan:
à Sèvres: Une commission interalliée devra préparer l'indépendance de la région comprise entre l'Arménie, l'Euphrate, la Syrie et l'lrak. Si une année après la signature du Traité les habitants de cette région s'adressent
à la Société des Nations et prouvent que la majorité Kurde veut se séparer de l'Empire, le Gouvernement turc abandonnera tous ses droits sur cette région.

A Lausanne: Il n’en est même plus question.

8°. - Zones d'influence économiques:
Après le Traité de Sèvres, un accord tripartite donnait comme zone d'influence

a) aux Français:
Le territoire limité par les monts Taurus, une ligne passant par le Nord de Kayseri et de Sivas, le Sud de Mus et descendant vers Cizre.
b) aux Italiens:
Le territoire limité par une ligne partant de la presqu’île d'Iznik, passant par Afyon-Karahisar, le chemin de fer d’Anatolie, le mont Erciyas de Kayseri, et bornée à l'ouest et à l’est par l'archipel de la zone française.
Dans ces régions. les Puissances auront un droit de préférence pour le commerce, l'industrie, la construction des voies ferrées etc... ce sont, comme on le voit, des espèces de colonies.

A Lausanne: Il n’en est pas question.

9°. - Istanbul:
A Sèvres: la ville serait prise au cas où le traité ne serait strictement pas appliqué.

À Lausanne: la ville est turque sans condition aucune.

10°. - Question des Nationalités:
A Sèvres: Tout sujet turc désirant opter pour la nationalité d’un des pays ralliés ou celle d’un des États nouvellement créés, peut le faire immédiatement sans que le Gouvernement puisse s’y opposer.
[Page 121]

A Lausanne : Il n’en est pas question.

11°. - Les Capitulations:
A Sèvres: Une commission formée des délégués anglais, français, italiens et japonais, ÿentretenant avec ceux des autres Etats jouissent des capitulations devait en adopter de nouvelles que le gouvernement Impérial äengageait à accepter d’avance.

A Lausanne: On sait déjà qu’elles ont été complètement abolies à tous les points de vue.

12°. - Protection des Minorités:
A Sèvres: A part les clauses générales imposées par les autres traités conclus à la fin de la guerre, le Traité de Sèvres imposait les devoirs suivants à la Turquie.

a) Le retour en leur domaine des minorités qui avaient fui, la restitution de leurs biens, le dédommagement au cas où ces biens auraient été perdus.
Ces travaux seraient présidés par une commission nommée par la Société des Nations.
b) Le gouvernement turc préparera et soumettra aux Alliés une loi accordant la représentation proportionnelle aux minorités.
c) Les droits et privilèges des Patriarcats et autres institutions semblables sont augmentés et le contrôle relatif du gouvernement répété.
d) Les Alliés et la Société des Nations décideront comment ces clauses seront appliquées. Le Gouvernement Impérial y souscrit d'avance.

A Lausanne: Rien de plus que les clauses générales des traités d'après-guerre.

13°. - Dispositions Militaires:
A Sèvres: Les soldats que pourra entretenir la Turquie seront au nombre de :

700 gardes du Sultan
35.000 gendarmes
15.000 hommes de renfort pour la Gendarmerie
50.700 au total.
Toute l'organisation militaire est comprise dans ce chiffre.
Seuls 15 canons de montagnes sont tolérés, aucun canon lourd ni de campagne. La gendarmerie n’a ni canon ni équipement scientifique.
1500 officiers étrangers de la nationalité du pays jouissant de l'influence dans la zone dans laquelle ils se trouvent, feront partie de la gendarmerie.
Les gendarmes sont salariés et le service militaire obligatoire aboli.
La Turquie ne peut posséder ni avions ni dirigeables.
Comme force maritime il ne peut y avoir que 7 garde-côtes et 6 torpilleurs.
[Page 123]
Les Alliés entretiennent une commission permanente de contrôle en Turquie.
Cette commission peut déterminer le nombre des douaniers garde-côtes etc ... que peut entretenir la Turquie et prendre et disposer des armes excédentes.

A Lausanne: A part la zone démilitarisée des Détroits aucune restriction.
La Turquie s’est même réservé le droit d'entretenir 12.000 soldats dans cette zone.

14°. - Dispositions Économiques:
A Sèvres: Les Etats jouissant avant la guerre de ces capitulations et avec eux les Grecs et les Arméniens retrouvent leurs droits (avec, entre autres, l'exonération de nombreux impôts).
Les taxes douanières ne pourront dépasser 8 %.
Les Compagnies étrangères de navigation auront au moins les mêmes droits que les compagnies turques. Les bureaux de Poste étrangers seront reconstitués.

A Lausanne : Ces Capitulations aussi sont complètement abolies.

15°. - Dispositions Financières:
A Sèvres: Une commission composée de délégués anglais, français et italiens et comprenant aussi un commissaire turc sera constituée. Cette commission acceptera les projets de budget qui seront ensuite envoyés au Parlement. Les changements apportés au budget par le Parlement ne sont valables que s’ils sont approuvés par la commission.
Pour ses affaires financières la Turquie devra s'entendre avec la Banque Ottomane et l'institution de la Dette Publique.
A part la somme versée à la Dette Publique, le budget est à la disposition de la Commission qui en perçoit d'abord la somme nécessaire à l’entretien des armées alliées, puis en prélève le dédommagement des frais que l'occupation leur a occasionnés depuis 1918, réparera encore là-dessus les pertes des sujets alliés et enfin s’il en reste quelque chose, le dépensera aux besoins du Pays.
Le Gouvernement doit obtenir l'approbation de la commission pour lesconcessions qu"il voudrait accorder.
Les douanes seront dirigées par un directeur général nommé et destituablepar la Commission.

A Lausanne: Il n’est question de rien de tout ceci.

16°. - La Commission des Détroits.
A Sèvres: Une Commission de Détroits est fondée qui a son pavillon, son budget séparé et sa Police. Cette commission s’occupe non seulement du passage des navires, mais encore des phares, de l'organisation sanitaire, du pilotage et des sauvetages.
Elle s’adresse aux Alliés sitôt qu’elle voit la neutralité des Détroits menacée.
L’Amérique (U. S. A.), l’Angleterre, la France, l'ltalie, le Japon et la Russie ont chacune deux Voix à la commission, et ont seuls le droit de la présider.

A Lausanne: Le Président de la Commission ne peut être que Turc. Celle-ci n’a d’autre devoir que de contrôler la conformité du passage des navires aux dispositions du Traité. "


[Conclusion]

"Ce bref parallèle nous donne immédiatement la portée des deux Traités.
L’un représente l'esclavage et l'autre l'indépendance. Un rude combat pour l'honneur a conduit le peuple turc du premier au second. C'est pourquoi la lutte de l'lndépendance Turque a été un des combats les plus dignes et les plus saints qu’aucun peuple ait jamais soutenus. Atteint dans ses sentiments les plus vifs, le Turc fatigué et abattu par tant d’épreuves subies, s’était soudain élevé contre l'asservissement dont on le menaçait et, conscient de son droit et confiant dans sa force, avait lutté pour reconquérir à la face du soleil la place qui allait lui être ravie."

 


Arrivée triomphale des soldats turcs à Istanbul


Quelques officiers supérieurs de la Guerre de l'Indépendance

 

Sauvegarder
Choix utilisateur pour les Cookies
Nous utilisons des cookies afin de vous proposer les meilleurs services possibles. Si vous déclinez l'utilisation de ces cookies, le site web pourrait ne pas fonctionner correctement.
Tout accepter
Tout décliner
En savoir plus
Unknown
Unknown
Accepter
Décliner
Analytics
Outils utilisés pour analyser les données de navigation et mesurer l'efficacité du site internet afin de comprendre son fonctionnement.
Google Analytics
Accepter
Décliner