MEHEMET-ALI pacha (Charles DETROIT), néral ottoman, à Brandebourg, en 1827, descend d'une famille française établie en Prusse par suite de la révocation de l'édit de Nantes. Il s'engagea à l'âge de quinze ans, comme mousse, à bord d'un navire mecklembourgeois qui partait pour le Levant. A la suite de mauvais traitements subis pendant la traversée, il déserta, passa à Constantinople et embrassa l'islamisme. Il trouva un protecteur dans le grand vizir Aali-pacha, qui le fit entrer, en 1846, à l'école militaire turque. Sous-lieutenant en 1803, il fut attaché comme ingénieur à Omer-pacha, au commencement de la guerre de Crimée, se distingua à la bataille d'Oltenitza (24 novembre 1853) et devint officier d'ordonnance de ce dernier avec le grade de capitaine d'état-major ; à la fin de la guerre il était lieutenant colonel. C'est encore sous Omer-pacha qu'il fit la campagne du Montenegro, en 1861 et 1862, fut promu colonel en 1863 et général de brigade en 1867, avec le titre de pacha. Il accompagna, en 1867, Hussein-Avni pacha en Crète, et à la suite de cette campagne devint général de division. En 1873, il fut envoyé sur les frontières de la Grèce, en Epire et en Thessalie, avec mission d'exterminer le brigandage qui désolait ces provinces Il s'acquitta de cette tâche avec succès. Pendant l'insurrection de Bosnie et de l'Herzégovine en 1875, il reçut le commandement d'un corps d'armée et le grade de maréchal (muchir). Au début de la guerre turco-russe, il opéra, avec le 2e corps d'armée, contre le Montenegro et se signala par son courage. Les Russes, après avoir traversé le Danube, le 1er juillet 1877, occupaient la Bulgarie occidentale jusqu'au passage de Chipka, s'emparaient de Dobrutxha et prenaient la forteresse de Nicopolis le 16 juillet. L'inaction du vieux commandant Abdul-Kerim le fit destituer, et Mehemet Ali, rappelé des frontières du Montenegro, exécuta une marche d'une rapidité étonnante, prit position entre Schumla, Varna et Rouschtchuk, traversa les lignes de Lom, menaça sérieusement l'armée du grand-duc héritier, battit les Russes, le 31 août, à Kara-Hassankioig, le 5 septembre, à Kazielowo, fortifia la ligne droite de Lom, remporta une victoire le 14 septembre à Smiankoi, mais, le 21 mai, éprouva un échec qui le força de rétrograder derrière le Lom ; il fut révoqué et remplacé par Suleiman-Pacha. Il retourna à Constantinople, prit part aux conseils du Seraskiérat et après la capitulation de Plewna, chercha à organiser un nouveau corps d'armée pour la défense de Constantinople. Elevé au grade de Serdar Ekrem, il fut un des plénipotentiaires pour la conclusion d'un armistice. Plénipotentiaire turc an Congrès de Berlin avec Alexandre Carathéodory, ses connaissances techniques y furent très appréciées. Il prit notamment une part très grande à la discussion relative à la délimitation de la Bulgarie et du villayet de Sofia. Après la clôture du Congrès, il s'arrêta, avec son collègue, à Vienne, d'où il fut rappelé à Constantinople et reçut la mission de pacifier l'Albanie.
Mehemet-Ali a été assassiné à Yankovan, le 7 septembre 1878, au moment il partait pour les frontières du Monténégro. Mahométan depuis son enfance, il avait conservé l'esprit et le goût de la civilisation européenne. Les articles nécrologiques que lui ont consacré les journaux, l'ont confondu avec le grand vizir Mehemet-Ali, beau-frère du sultan Abdul-Medjid, en 1807, mort en 1868.

Source : Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains 

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