Mustafapaşa, Sinasos, est un village de Cappadoce, d'environ 1200 habitants, situé près d'Ürgüp. Prospère au XIXe siècle, il abrita une importante communauté grecque jusqu'à l'échange des populations entre la Grèce et la Turquie en 1924. Ce n’est pas une destination trop touristique comme peut l’être Göreme, le site étant bien plus modeste.
Le village de Mustafapaşa en Cappadoce portait le nom grec de Sinasos. C’était un village gréco-turc plutôt riche comme en témoignent les belles maisons et les églises. De nombreux bâtiments et maisons furent construits par les commerçants grecs qui avaient émigré à Istanbul au XIXe siècle.
Un documentaire a été consacré aux anciens habitants grecs, “Sinasos, histoires d'un village déplacé”, réalisé par Timon Koulmasis, Iro Siafliaki, écrit par Timon Koulmasis, Iro Siafliaki Grèce, France, 1997, 55 minutes
Seyyid Mustafa Paşa, qui a donné son nom turc au village, était un haut personnage de l’état dont le nom figure sur une fontaine.
Cette région est aussi très riche en édifices religieux ou non. Dans son livre “Les églises byzantines de Cappadoce : le programme iconographique de l'abside et de ses abords”, Catherine Jolivet-Lévy décrit 8 églises à 2 ou 3 km de Mustafapaşa : Saints-Apôtres, Tavsanli kilise, Hagios-Basilios, Timios-Stavros, Elevra III, Derin dere kilisesi, Haci Ismail dere n°1, Haci Ismail dere n°12
R.P. De Jerphanion, le célèbre historien de l'art, promoteur de la Cappadoce écrit dans "La région d’Urgub [Ürgüp] (Cappadoce)", La Géographie, n°1, juillet 1914 :
"Mais le plus extraordinaire exemple est certainement celui de Sinasos. Le site en est tellement escarpé qu'il est impossible de s'en faire une idée si on ne l'a pas vu. La partie centrale de la petite ville creusée en cuvette est dominée, à des hauteurs immenses, par des rochers qui surplombent ou par des séries de maisons qui dévalent en cascades. On devine s'il est aisé de circuler au milieu de ces précipices. Sauf dans le quartier le plus récent, qui s'élève sur un sol meilleur, il est impossible d'arriver chez soi en voiture. Les montures elles-mêmes ne peuvent atteindre les parties hautes que par un petit nombre de rues qui serpentent et qui, maigre cela, passeraient pour impraticables en tout autre pays. La plupart des autres voies ne sont accessibles qu'aux piétons et quelques-unes sont si raides et si glissantes que les habitants, pourtant bien peu délicats sur le chapitre du confortable, ont cru bon d'y établir des rampes.
Là encore, il eut été facile de trouver, à proximité, un terrain plus propice. Aussi bien, on commence à s'en apercevoir, puisque la ville tend à se déplacer et que, maintenant, tout bourgeois qui revient de Constantinople se construit une maison belle et spacieuse à l'extrémité nord de la ville, sur un mamelon aux pentes adoucies. "
En somme, dans tous ces cas, le site des villes ou villages ne s'explique et ne se justifie que par la force de la tradition."
Localisation
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L'église Konstantin ve Helena (Eleni) Kilisesi
Elle fut construite en 1729 et réparée en 1850, comme en témoigne une inscription. Elle est en partie creusée dans la roche et décorée de motifs géométriques et floraux parfois peints. Il y a peu de traces de fresques figuratives.
Inscriptions dédicatoire de l'église
« Je suis le sanctuaire des fidèles des rois très saints
Constantin et Hélène...
J'ai été partiellement construite à l'époque du sultan Ahmed.
J'ai été décorée comme il se doit à l'époque du sultan Abdülmecid.
À l'époque où le célèbre Pasios était archevêque,
j'ai été construit à partir des fondations grâce aux efforts et
aux dépenses de la communauté de Sinasos en 1729. J'ai été réparé en 1850 ».
Un des rares décors figuratifs peint sur une colonne
Maisons
Le pont Maraşoğlu köprüsü
Le Maraşoğlu köprüsü, du nom de la riche famille grecque du constructeur, fut construit en 1865. Ce nom figure en ottoman sur une inscription du pont qui comporte également du texte en grec. Il reliait deux quartiers du village construits de part et d'autre de la vallée creusée par un ruisseau.
Chemin vers le monastère Aya Nikolaos
Le monastère Saint-Nicolas, Aziz Nikolaos Manastır
La majorité des bâtiments datent du XIXe siècle bien que certains bâtiments aient pu être construits au XVIIIe.
L'église est creusée dans la roche.
Entrée du monastère
L'eau de cette source était réputée guérisseuse et bue aussi bien par les orthodoxes que par les musulmans.
L'église du monastère
Entrée du monastère, détail
Entrée du monastère, détail
Pierres tombales du monastère
Elles datent du XIXe et du début du XXe siècle.
Environs du monastère
L'église Aziz Stefanos
Elle est située sur le chemin entre le village et le monastère. Elle est creusée dans la roche et actuellement fermée par une porte de fer.
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Entrée de l'église Aziz Stefanos
Intérieur de l'église Aziz Stefanos
Intérieur de l'église Aziz Stefano
Chemin du monastère
Un camion richement décoré
Vue du village depuis la route menant au monastère
Sources
https://mustafapasakapadokya.org/
https://www.mustafapasa.net/